Logo de EPUF
EGLISE PROTESTANTE UNIE DE VOIRON
3 Boulevard du 4 Septembre Voiron 38500 04 76 93 00 47

Culte par télé-conférence

Dimanche 08 Novembre 2020

 

Matthieu 25 v.1 à 13- la parabole des 10 vierges.

 

Il y a parfois dans les paroles de Jésus des paroles difficiles à entendre et même parfois dérangeantes. Cette parabole dite des 10 vierges en fait partie. Plusieurs éléments nous étonnent : Comment comprendre la venue d’un époux qui tarde tant et qui finit par arriver au milieu de la nuit ?

Comment comprendre que ces jeunes filles que Jésus appelle sages ou avisées refusent de partager leur huile ? Comment concilier la terrible sévérité du Seigneur qui ferme la porte, avec le message du Christ qui ne rejette pas celui qui vient à Lui ?

Ces paroles sont vraiment faites pour attirer notre attention et nous faire comprendre que nos pensées ne sont pas celles de Dieu.

 

Mais arrêtons-nous un instant au contexte de cette parabole :

Au début du chapitre précédent on voit les disciples très fiers de leur temple. Alors qu’ils font remarquer à Jésus la beauté de l’édifice, celui-ci répond par des paroles terribles : « tout cela sera détruit il ne restera pas pierre sur pierre «   D’où la question des disciples : quand cela arrivera-t-il ? Et quels seront les signes ?

Jésus répond en commençant par les signes puis il parle du temps,  à vivre, du temps à saisir, du temps du Royaume qui vient et qui est déjà là.

 

Tout les Paroles de Jésus sont centré sur le Royaume qui vient et qui s’inaugure par un temps de grâce. Nous sommes dans ce temps de la grâce et de l’alliance de Dieu avec les hommes, temps dans lequel Dieu veut appeler tous les hommes à Lui.

Mais Dieu seul est le maître de ce temps. C’est Lui seul qui en connaît le terme, c’est ce qu’il nous dit au ch. précédent « pour ce qui est du jour et de l’heure personne ne les connait, ni les anges dans les cieux, ni le Fils, personne sinon le Père. »

 

Et c’est là que se situe la parabole des 10 vierges. Ces 10 jeunes filles qui représentent des personnes qui ont déjà répondu à cet appel de Dieu puisque toutes se préparent, attendent, et espèrent la venue de l’époux qui n’est autre que le Christ.

Même si certaines ont été plus avisées, plus prudentes que d’autres, elles ont toutes prévu une plus ou moins longue attente puisqu’elles ont pris des lampes avec de l’huile. Toutes avaient de l’huile même les insensées (ou les folles selon les traductions) puisque lorsque l’époux arrive elles disent que leur lampe s’éteigne. Le problème c’est la quantité d’huile !

Alors que représente cette huile ? Dans la bible elle est utilisée comme symbole de bénédiction, c’est l’huile qui sert d’onction pour recevoir l’Esprit, c’est aussi parfois une huile pour la guérison.

Tant qu’il fait jour, tant que nous en avons l’opportunité, c’est le moment de recevoir cette huile de bénédiction, de l’entretenir, d’en faire provision. C’est ce qu’ont fait les sages, les prudentes, les avisées. Les autres « les insensées »   se sont contentées d’avoir juste un peu d’huile pour tenir un moment, mais pas sur la durée. Elles pensaient peut-être que ça suffisait et que si la nuit tombait, il serait temps d’aller en acheter ou que quelqu’un leur en donnerait.

Le problème c’est que ce n’est pas possible.

 

Cette bénédiction qu’évoque ici l’huile, c’est comme une bonne santé spirituelle, c’est une bonne habitude de rencontrer Dieu, de veiller et de prier. C’est de l’espérance dans le cœur, c’est une capacité à aimer, c’est une vraie relation avec Dieu, construite peu à peu à force de lui ouvrir notre cœur à force de l’aimer et de le remercier comme celui qui nous donne la vie.

C’est plus facile de faire provision de tout cela tant qu’il fait jour nous dit Jésus dans la parabole, c’est-à-dire tant que la vie n’est pas trop dure, tant que des possibilités nous sont offertes, tant que l’on a l’esprit libre pour s’ouvrir à Dieu et se laisser construire par lui jour après jour.

Les insensées de la parabole se contentent de vivre leur foi, un peu au jour le jour en vivant sur leurs acquis de départ, sans renouvellement, avec le minimum vital. Le problème c’est que l’huile s’épuise.

La sagesse nous dit Jésus c’est de faire des réserves avant la nuit. Car lorsqu’il fait jour  cette huile est disponible. Dieu donne sans compter. Il n’y a qu’à demander et puiser régulièrement à la source pour entretenir la lumière. « Notre Père céleste donne l’Esprit saint à ceux qui le leur demande » (Luc 11 v.13) Tant qu’on est en forme c’est le bon moment d’apprendre, de se saisir des dons de Dieu, d’entrer en relations avec les autres, et de réfléchir.

Le problème c’est que dans ces périodes où notre vie est relativement facile, il nous semble parfois que ce n’est pas une priorité. On a tant de choses à faire. Notre foi est là dans un coin de notre être et cela nous suffit.

Le problème c’est que si la nuit tombe nos réserves de foi d’espérance et d’amour sont vite épuisées. Et pourtant c’est là que nous avons encore plus besoin de la présence de Dieu à nos côtés. Au milieu des révoltes ou des souffrances nous avons besoin de nous sentir aimé, pardonner, compris.

 

La sagesse c’est donc de profiter des moments favorables pour faire réserve de cette huile de bénédiction qui nous aide à être disponible pour Dieu et d’apprendre à voir les signes de l’action de Dieu dans nos vies et dans le monde. On peut faire provision d’amour, de l’amour dont nous avons été aimés. Nous pouvons aussi faire provision de pardon, provision de louange.

Prendre sa lampe c’est donc bien. C’est vrai que nous sommes une source de lumière nous dit Jésus, et dans notre recherche quotidienne de Dieu nous recevons un peu d’Esprit Saint à mettre dans nos lampes. Mais si on n’a pas de réserve, si on ne renouvelle pas jour après jour,  nos lampes finissent par s’éteindre et on ne tiendra pas jusqu’à la fin. On se retrouve comme sans lampe au milieu des ténèbres.

 

Jésus nous appelle donc à veiller. Veiller c’est se laisser trouver par Dieu, se rendre disponible à l’action de Dieu. Mais cela arrive à tout le monde de ne pas sentir la présence de Dieu à nos côtés et de s’endormir. Remarquons que 100% des jeunes filles de la parabole se sont endormies.

Alors qu’est-ce qui a fait la différence entre les deux catégories ? C’est que celles qui avaient des réserves de cette bonne huile ont été présentes au moment où l’époux est arrivé. Au moment opportun, elles avaient suffisamment d’huile. Alors elles étaient disponibles Elles n’ont pas manqué la rencontre avec l’époux.

 

Les autres un peu affolées ont cherché de l’aide auprès de leurs collègues mais il y a des choses qu’on ne peut pas partager : la foi ne se partage pas, l’espérance qui est en nous est propre à chacun. Il faut en avoir fait provision pour être prêt. Alors elles courent en acheter et elles manquent la rencontre avec l’époux. C’est pour cela qu’elles trouvent la porte fermée. Peut-être auraient-elles dû rester et demander de l’aide à Dieu ? Mais lorsqu’elles sont revenues Dieu n’était plus là.

Si nous voulons être prêts pour le grand rendez-vous il faut avoir su vivre des rendez-vous avec Dieu et ne pas se laisser surprendre. Donnons-nous du temps pour cela.

Heureusement Christ revient sans cesse nous interpeller .Il se tient à notre porte et frappe. Il ne met pas dehors celui qui vient à Lui.

Nous avons tous besoin de la grâce de Dieu et de sa bénédiction pour nous aider à tenir dans la durée car ne sommes-nous pas à la fois un peu prudents et un peu insensés (50-50 nous dit la parabole !)Est-ce donc que ces deux attitudes sont présentes en chaque croyant ? Sans doute, selon les moments de notre vie.

Dans ces temps de difficultés, pandémie, reconfinement, liberté de mouvement réduit, il important de :

Veillez et priez car vous ne savez ni l’heure ni le jour où la rencontre adviendra pour vous, pour moi. Il faut nous préparer à cette rencontre et le culte de l’église est un des lieux privilégiés pour nous y préparer, mais pas seulement : il y a les groupes de partage biblique, de prière, le culte personnel …etc. Jésus Christ est venu nous appeler à vivre des relations nouvelles avec les autres et avec Dieu, des rencontres qui nous font vivre avec une bonne réserve de bénédiction.

Amen Pierre